Première Partie : CHEVEU
« Le festival Chorus, à programmation trop francophone, ne m’intéresse guère en général, mais voilà qu’un concert surprise en partenariat avec Rock en Seine est annoncé. Vus mes goûts difficiles se résumant à une trentaine de groupes, j’avais peu d’espoir, c’est pourtant bien mes chouchous de Jim Jones Revue qui furent annoncés, à ma grande joie. Je ne les ai vus qu’une fois, au Rock en Seine justement, malgré leurs innombrables dates françaises et même franciliennes. La faute aux horaires du RER qui font que depuis l’expérience de Vauréal, j’hésite maintenant à m’aventurer pour des concerts en banlieue. Mais là je peux y aller à pied, le rêve. Un rêve un peu terni par l’annonce d’un concert de Thurston Moore le même jour dans la capitale, mais comme c’est une performance étiquetée noise et dont les places n’ont pas vraiment l’air d’avoir été mises en vente, je ne focalise pas trop sur cette déception en ce jeudi soir, et je me rends au Magic Mirror qui orne le parvis de la Défense depuis quelques jours, et qui en soirée est éclairé à l’extérieur par des torches du plus bel effet. L’accueil est très sympathique, la salle minuscule. Je décide, vue la réputation de JJR d’exploser les limites légales en matière de décibels , de rester en retrait, pile en face de la scène, en hauteur sur une marche, afin de profiter à fond visuellement sans trop faire souffrir mon ouïe, mise à rude épreuve assez régulièrement. J’ai lu aussi sur le net que ça pogotait pas mal, et je pense sincèrement après coup que mon choix était le bon : ça remuait sévère.
On commence par la performance des Français de Cheveu. Un nom étrange pour un groupe qui ne l’est pas moins : une guitare qu’on entend peu sous le brouhaha ambiant, des claviers et boîtes à rythme en pagaille, et un chanteur qui n’en est pas un, on ne comprend pas un mot de ce qu’il raconte. Il s’excusera de sa performance à la fin de la prestation. J’y ai presque cru, je me suis dit qu’il était peut-être bourré ou malade, mais non, apparemment c’est conceptuel. Je ne fais pas dans l’ouverture d’esprit ce soir, ce sera protections auditives direct pour limiter le volume sonore à la limite de l’insoutenable, vu que cela tient davantage du bruit que de la musique. Mais c’est original, je leur reconnais au moins ça. Le public paraît majoritairement abasourdi, le thème 50’s sous-entendu de la soirée (on croise même des filles habillées « à l’ancienne ») étant un peu gâché par un groupe hors de propos qui n’avait guère de chance ce soir-là de parvenir à convaincre.
Étonnamment, bien que la soirée ait d’abord été mise en vente sur leur seul nom, et qu’à l’annonce des différents groupes de la soirée ils aient largement remporté les suffrages à l’applaudimètre, The Jim Jones Revue font leur entrée sur scène juste après Cheveu. Le maître de cérémonie, j’ai nommé Mister Jim Jones, est en grande forme ce soir, vocalement comme physiquement. Le concert fut un peu court, mais intense. Slammeurs à tout va, une groupie finira même littéralement accrochée à son chanteur préféré avant qu’un roadie ne vienne la déloger. Et Jim continue de chanter comme si de rien n’était, de cette voix rocailleuse si caractéristique qui nous transporte hors du temps, tout comme la guitare de Rupert, la basse de Gavin, la batterie de Nick, et surtout, surtout, le piano de Henri, qui joue debout comme à la grande époque. Les titres se ressemblent un peu il faut bien l’avouer, mais aucun morceau n’est vraiment en dessous des autres, même si mes petits chouchous Burning Your House Down et Shoot First me font décoller un peu plus, je dirais même danser, n’ayons pas peur des mots, moi qui suis pourtant assez réfractaire à cette pratique. Il n’y aura aucun temps mort, la seule petite pause étant un morceau quasi a capella pendant lequel Rupert et Gavin feront les chœurs, l’air pas vraiment à l’aise, mais c’est une réussite. Et un moment de répit bienvenu dans un concert mené tambour battant. Lorsque Jim lance, dans un français teinté d’accent « so british », « Je suis chaud », les hurlements du public redoublent. Le monsieur est un showman né, il se déhanche comme un beau diable, joue avec son pied de micro, titille le public des premiers rangs, et semble ne jamais pouvoir s’arrêter. Même si l’absence de rappel me fait mal au cœur, je dois reconnaître que je finis le concert sur les rotules, j’ai même un peu mal au crâne, et je me pose la question si je vais rester pour Kitty, Daisy and Lewis, dont je ne connais que la reprise de Canned Heat, Going Up The Country. Que j’adore, mais bon… Le public ayant migré vers le bar, je m’assois pour me reposer un peu et prendre une décision… et voilà que le DJ qui avait déjà bon goût en début de soirée (Pixies, Beck, White Stripes…) me met My Little Brother d’Art Brut. Ni une ni deux, je me relève et remue, seule dans mon coin, les quelques rares personnes encore présentes à proximité de la scène étant toutes assises. Le gars enchaîne avec Delivery des Babyshambles, ma forme est revenue, je vais rester.
Deux sœurs et un frère, Kitty Daisy & Lewis, tous chanteurs et multi-instrumentistes, complétés sur scène par le papa à la guitare et la maman à la contrebasse, l’affiche est alléchante, mais sur les premiers morceaux j’ai quand même du mal, le public tarde à revenir du bar et je me suis rapprochée, mais si j’admire leur talent indéniable, le fait que je ne connaisse pas du tout les morceaux et que le concert prend quand même une orientation country assez marquée me rebute un peu. Cette ambiance 50’s, très américaine d’ailleurs, bien que le groupe soit originaire de Londres, reste plaisante, mais sans m’emporter vraiment. L’arrivée du trompettiste Eddie « Tan Tan » Thornton réveille un peu tout cela, mais me donne une furieuse envie de voir No Doubt (ce n’est pas sa faute, ça fait plusieurs années déjà que l’envie me dévore littéralement). Je commence à douter, regrettant qu’ils n’aient pas joué avant JJR, j’aurais sûrement été plus alerte et attentive. Et pourtant… Avec retard, le déclic se produit, je remue davantage sur certains morceaux, je reste bouche bée sur la manière ultra concentrée et violente dont Daisy joue de la batterie, j’admire le jeu de guitare de Lewis… À la fin, ils m’ont eue, c’est simplement pas humain de maîtriser autant d’instruments à la perfection… Je leur pardonne le rappel que Jim et ses comparses, eux, n’ont pas obtenu. Et lorsque papa et maman quittent la scène, la fratrie continue de jammer à n’en plus finir. Très belle fin d’un très beau concert, et pourtant, de mon côté, c’était loin d’être gagné. Quand on pense qu’ils ont quelques années de moins que moi…
Superbe soirée donc, et ce n’est pas fini, Jim Jones se montre près du stand de merch, j’hallucine et me demande même si c’est vraiment lui, tout en galanterie british, si différent de son personnage scénique, « avec plaisir » répond-il avec son adorable accent à ma demande d’autographe, qu’il signera sur mon dos, pendant que j’articule un « awesome gig » en balbutiant littéralement, avant de fuir acheter mon tee-shirt car je ne sais vraiment plus quoi dire. Pour une raison très étrange, sa gentillesse m’a fait fuir de manière presque aussi efficace que s’il m’avait balancé « fuck you ». Peu importe, j’ai ma précieuse petite signature, et des étoiles plein les yeux après cette magnifique soirée. Merci Chorus, merci Rock en Seine !»
On commence par la performance des Français de Cheveu. Un nom étrange pour un groupe qui ne l’est pas moins : une guitare qu’on entend peu sous le brouhaha ambiant, des claviers et boîtes à rythme en pagaille, et un chanteur qui n’en est pas un, on ne comprend pas un mot de ce qu’il raconte. Il s’excusera de sa performance à la fin de la prestation. J’y ai presque cru, je me suis dit qu’il était peut-être bourré ou malade, mais non, apparemment c’est conceptuel. Je ne fais pas dans l’ouverture d’esprit ce soir, ce sera protections auditives direct pour limiter le volume sonore à la limite de l’insoutenable, vu que cela tient davantage du bruit que de la musique. Mais c’est original, je leur reconnais au moins ça. Le public paraît majoritairement abasourdi, le thème 50’s sous-entendu de la soirée (on croise même des filles habillées « à l’ancienne ») étant un peu gâché par un groupe hors de propos qui n’avait guère de chance ce soir-là de parvenir à convaincre.
Étonnamment, bien que la soirée ait d’abord été mise en vente sur leur seul nom, et qu’à l’annonce des différents groupes de la soirée ils aient largement remporté les suffrages à l’applaudimètre, The Jim Jones Revue font leur entrée sur scène juste après Cheveu. Le maître de cérémonie, j’ai nommé Mister Jim Jones, est en grande forme ce soir, vocalement comme physiquement. Le concert fut un peu court, mais intense. Slammeurs à tout va, une groupie finira même littéralement accrochée à son chanteur préféré avant qu’un roadie ne vienne la déloger. Et Jim continue de chanter comme si de rien n’était, de cette voix rocailleuse si caractéristique qui nous transporte hors du temps, tout comme la guitare de Rupert, la basse de Gavin, la batterie de Nick, et surtout, surtout, le piano de Henri, qui joue debout comme à la grande époque. Les titres se ressemblent un peu il faut bien l’avouer, mais aucun morceau n’est vraiment en dessous des autres, même si mes petits chouchous Burning Your House Down et Shoot First me font décoller un peu plus, je dirais même danser, n’ayons pas peur des mots, moi qui suis pourtant assez réfractaire à cette pratique. Il n’y aura aucun temps mort, la seule petite pause étant un morceau quasi a capella pendant lequel Rupert et Gavin feront les chœurs, l’air pas vraiment à l’aise, mais c’est une réussite. Et un moment de répit bienvenu dans un concert mené tambour battant. Lorsque Jim lance, dans un français teinté d’accent « so british », « Je suis chaud », les hurlements du public redoublent. Le monsieur est un showman né, il se déhanche comme un beau diable, joue avec son pied de micro, titille le public des premiers rangs, et semble ne jamais pouvoir s’arrêter. Même si l’absence de rappel me fait mal au cœur, je dois reconnaître que je finis le concert sur les rotules, j’ai même un peu mal au crâne, et je me pose la question si je vais rester pour Kitty, Daisy and Lewis, dont je ne connais que la reprise de Canned Heat, Going Up The Country. Que j’adore, mais bon… Le public ayant migré vers le bar, je m’assois pour me reposer un peu et prendre une décision… et voilà que le DJ qui avait déjà bon goût en début de soirée (Pixies, Beck, White Stripes…) me met My Little Brother d’Art Brut. Ni une ni deux, je me relève et remue, seule dans mon coin, les quelques rares personnes encore présentes à proximité de la scène étant toutes assises. Le gars enchaîne avec Delivery des Babyshambles, ma forme est revenue, je vais rester.
Deux sœurs et un frère, Kitty Daisy & Lewis, tous chanteurs et multi-instrumentistes, complétés sur scène par le papa à la guitare et la maman à la contrebasse, l’affiche est alléchante, mais sur les premiers morceaux j’ai quand même du mal, le public tarde à revenir du bar et je me suis rapprochée, mais si j’admire leur talent indéniable, le fait que je ne connaisse pas du tout les morceaux et que le concert prend quand même une orientation country assez marquée me rebute un peu. Cette ambiance 50’s, très américaine d’ailleurs, bien que le groupe soit originaire de Londres, reste plaisante, mais sans m’emporter vraiment. L’arrivée du trompettiste Eddie « Tan Tan » Thornton réveille un peu tout cela, mais me donne une furieuse envie de voir No Doubt (ce n’est pas sa faute, ça fait plusieurs années déjà que l’envie me dévore littéralement). Je commence à douter, regrettant qu’ils n’aient pas joué avant JJR, j’aurais sûrement été plus alerte et attentive. Et pourtant… Avec retard, le déclic se produit, je remue davantage sur certains morceaux, je reste bouche bée sur la manière ultra concentrée et violente dont Daisy joue de la batterie, j’admire le jeu de guitare de Lewis… À la fin, ils m’ont eue, c’est simplement pas humain de maîtriser autant d’instruments à la perfection… Je leur pardonne le rappel que Jim et ses comparses, eux, n’ont pas obtenu. Et lorsque papa et maman quittent la scène, la fratrie continue de jammer à n’en plus finir. Très belle fin d’un très beau concert, et pourtant, de mon côté, c’était loin d’être gagné. Quand on pense qu’ils ont quelques années de moins que moi…
Superbe soirée donc, et ce n’est pas fini, Jim Jones se montre près du stand de merch, j’hallucine et me demande même si c’est vraiment lui, tout en galanterie british, si différent de son personnage scénique, « avec plaisir » répond-il avec son adorable accent à ma demande d’autographe, qu’il signera sur mon dos, pendant que j’articule un « awesome gig » en balbutiant littéralement, avant de fuir acheter mon tee-shirt car je ne sais vraiment plus quoi dire. Pour une raison très étrange, sa gentillesse m’a fait fuir de manière presque aussi efficace que s’il m’avait balancé « fuck you ». Peu importe, j’ai ma précieuse petite signature, et des étoiles plein les yeux après cette magnifique soirée. Merci Chorus, merci Rock en Seine !»
Groupe londonien 100 rock'n'Roll influencé par les plus grands : Jerry Lee, Elvis, The Sonics, MC5, Brian Auger.... avec rythmes blues débraillés tirés d'un savoureux mélange des Doors, T-Rex et Chuk Berry. Sauvage et hystérique, le rock'n'roll plus vrai que nature de The Jim Jones Revue, Anglais purs et durs.
(www.myspace.com/thejimjonesrevue)
(http://www.jimjonesrevue.com/website/home)
(http://www.facebook.com/thejimjonesrevue)
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Kitty, Daisy And Lewis est un groupe (un trio) qui comprend les frères et sœurs de la famille de Durham. Leur musique est fortement influencée par le R 'N' B, swing, jump blues, country et western, blues, hawaïen et rock 'n' roll. Ils sont tous multi-instrumentistes jouant de la guitare, piano, banjo, guitare lapsteel, harmonica, contrebasse, ukulélé, batterie, trombone, accordéon, xylophone.
Album
The Jim Jones Revue (2008)
Burning Your House Down (2010)
The Jim Jones Revue (2008)
Burning Your House Down (2010)
Compilation
Here To Save Your Soul (2009)
A-Z of Kitty, Daisy & Lewis: The Roots Of Rock 'n' Roll (2007)
Kitty, Daisy & Lewis (2008)
Kitty, Daisy & Lewis (2009
Smoking in Heaven (2011)
Kitty, Daisy & Lewis (2008)
Kitty, Daisy & Lewis (2009
Smoking in Heaven (2011)
THE JIM JONES REVUE
Jim Jones : Vocal & Guitar
Henri Herbert : Keyboards
Rupert Orton : Guitar
Gavin Jay : Bass
Nick Jones : Drums
KITTY, DAISY & LEWIS
Kitty Durham – voice, guitar, etc.
Daisy Durham – frums, guitar, etc.
Lewis Durham – guitar, voice, etc.
Graeme Durham – guitar
Ingrid Weiss - double-bass
Daisy Durham – frums, guitar, etc.
Lewis Durham – guitar, voice, etc.
Graeme Durham – guitar
Ingrid Weiss - double-bass
La Setlist du Concert
THE JIM JONES REVUE
THE JIM JONES REVUE
NON DISPONIBLE
La durée du concert : 1h00
AFFICHE / PROMO / FLYER