MARK LANEGAN BAND ~ Le 106. Rouen.
Il y a 6 ans
Nous sommes une bande d'allumés qui depuis des années, fréquentons les concerts de Rock au sens large, et il nous est venu, sur le tard, l'envie de vous les faire partager avec nos émotions, des Setlists... dans un blog "pas comme les autres".
Ce qu’en a pensé Emilie :
« Malgré notre fatigue de la veille, Guillaume et moi sommes au Royal Albert Hall dès 17h30, et nous sommes en admiration avant même de rentrer dans le bâtiment. Waaahh ! Ça c’est de la salle ! Le merch se situe dès l’entrée, la stratégie est parfaite, et c’est alourdis d’un tee-shirt, d’un DVD et d’un programme que nous nous dirigeons vers nos places. Re-waaaahhh, les petites loges de cinq places aux fauteuils confortables, l’Olympia (jusqu’ici ma référence à ce niveau) peut aller se rhabiller. La forme ronde de la salle, les lumières au plafond, tout m’émerveille, et j’imagine le bonheur que ce serait de voir un de mes groupes dans cette salle. Bon, peut-être pas un groupe qui bouge, la configuration n’est pas faite pour ça, mais McCartney ou Lanegan, ça aurait de la gueule… Je porte d’ailleurs un tee-shirt Beatles, histoire de marquer le coup, les mythiques scarabées ayant bien sûr joué dans cette salle presque aussi mythique. Mais ce soir, c’est pour Guillaume que nous sommes là, le féru de jeux vidéo en général, et de Final Fantasy en particulier. À aucun moment la question ne s’est posée si, oui ou non, on allait faire le voyage à Londres pour cette interprétation des morceaux composés par le légendaire Nobuo Uematsu. C’est la première fois que la tournée Distant Worlds passe si près de chez nous, et Guillaume était aux anges lors de l’annonce ! Ce sera ma deuxième expérience du genre après Star Wars : A Musical Journey . Je ne joue pas à Final Fantasy, mais j’adore les personnages « kawaï » qui occupent une grande place dans la série, et je trouve magnifiques les quelques musiques que je connais. Je craignais de paraître mal habillée dans un tel lieu, mais les cosplayeurs mis à part, beaucoup de gens sont en tenue de geek, comprenez, habillés n’importe comment ! Un gars tout de noir vêtu trimballait avec lui une peluche de Pampa, ce qui m’a fait regretter d’avoir laissé la nôtre à la maison.
Il doit être à peu près 18 h lorsque le premier groupe arrive sur scène. Bonne surprise la salle est déjà remplie aux trois quarts et nous allons pouvoir assister à ce qui sera à mon humble avis la révélation de cette soirée avec le groupe Givers. Ils viennent de Louisiane et Dieu que c’est bon de voir un groupe développer autant d’énergie et faire partager son enthousiasme à un public parisien pas toujours enclin à manifester son plaisir. Le groupe fait mouche dès son entrée sur scène, les deux membres principaux du groupe sont facilement identifiables, lui est au milieu de la scène et joue de la guitare en faisant des grimaces de plaisir de jouer et d’être sur scène. De l’autre côté, vêtue d’un short on trouve son pendant féminin, joueuse de ukulélé et accessoirement de claviers, elle a un côté un peu frustre et au fond tellement rafraichissant avec sa coupe au carré et son coté naturel. Dès le premier morceau on est sous le charme, le style de musique est connu, un mélange de Vampire Weekend, de Fool’s Gold, bref de la musique des îles comme j’aime la qualifier, mais qui peut être pour la première fois prend une autre dimension sur scène. On se prend le premier morceau en pleine face, on se regarde avec des sourires conscients de découvrir quelque chose et en 5 ou 6 morceaux et seulement 27 minutes de concert ils vont mettre la salle dans leur poche. Il n’y a pas à dire, l’épreuve du live c’est un signe et Givers sans artifice, juste avec leur enthousiasme complété par de bons morceaux ont réussi à l’unanimité à séduire un public difficile.
Place à Morning Parade maintenant et premier gros handicap, un son à peine dégrossi qui ressemble à de la bouillie sonore. Dommage, car moi j’aime bien ce groupe. D’abord ils ont de l’enthousiasme, particulièrement leur chanteur et puis leurs morceaux sont fédérateurs je trouve. Certains esprits chagrins disent que c’est un groupe de stade… Quel mal à ça ? Même si je n’aime pas voir des groupes dans des stades l’ambition n’est pas à mon avis un critère pour ne pas aimer un groupe. Bref leur prestation fut en demi-teinte à cause du son désastreux d’une part et bien sur le fait de passer après un groupe qui a surpris son monde. Pas grave je retournerai les voir dans d’autres conditions. Set de 32 minutes.
La salle est maintenant archipleine pour ce que l’on pourra qualifier de troisième tête d’affiche vu l’engouement du public pour ce groupe. Il s’agit de Foster The People que j’avais déjà écouté, sans être pour autant convaincu. Sur scène ce groupe c’est tout simplement de la bombe. On passe dans un univers ou les claviers et le côté dance sont rois. Sur scène le chanteur bouge énormément, la musique est fédératrice et en plus le son est cette fois excellent. Et puis il y a le petit truc en plus, une cohésion entre le groupe, la musique et le public qui fait qu’au 3e morceau la fosse de La Cigale explose, il s’agissait, je crois, de Call Me What You Want et à partir de ce moment là l’ambiance restera à l’euphorie avec une Cigale comme on l’aime c'est-à-dire qui ondule avec des balcons où les gens sont debout. Les morceaux phares ce soir outre Call Me What You Want seront Pumped Kicks et Helena Beat. Set de 38 minutes, excellent tout simplement.
Première tête d’affiche «officielle» et une Cigale bourrée à craquer comme rarement vu. C’est bien la prestation de Miles Kane attendue par un grand nombre de spectateurs. C’est sur l’intro de One Of These Days de Pink Floyd que Miles et sa bande arrivent sur scène. Lui très classe dans une espèce de chemise blanche sans col et pantalon en cuir, it’s time to rock & roll !!! D’entrée avant même la moindre note il prend place sur le devant de la scène et fait monter la pression en haranguant le public. Et c’est parti pour 50 minutes de rock basique, mais tellement efficace et jouissif. Une fois de plus je vais regretter le son peu digne de la salle, des guitares sous amplifiées en particulier, qui du coup vont un peu enlever au côté tranchant de la musique de Kane. Mais, peu importe, sur scène il se donne à 150 %, multipliant les effets avec sa guitare. Son côté désinvolte et charmeur fait l’unanimité. Pas de surprise au niveau de la setlist hormis toutefois un nouveau morceau bien pêchu. Quand on le voit, on replonge dans l’univers des Beatles du principalement à un look qui fait penser aux Fab Four dans leur période début/milieu des sixties. Bref ce mec est bourré de talent. Tueries du soir : Come Closer, mais aussi le superbe Inhaler qui viendra conclure le set sans oublier Rearrange certainement mon morceau préféré, car empli de beaucoup de nostalgie et de sentiments (oui je suis un sentimental).
Après les 50 minutes du set de Miles Kane la salle se vide, certains vont boire, d’autres en profitent pour aller à la Boule Noire voir Yuck et une autre partie s’en va carrément. Mais que l’on se rassure la Cigale est encore bien remplie pour voir la prestation de Friendly Fires. J’étais resté avec eux sur une bonne prestation au Point FMR ou j’avais tout de même été surpris par une certaine passivité du public. Ce soir le groupe va mettre le feu à la salle et j’ajouterai même un peu trop tôt, car après avoir écouté et pris du plaisir avec 4 autres groupes la fatigue commence à se faire sentir. Alors pourquoi trop tôt ? Tous simplement par ce que Friendly Fires ont mis le feu à salle d’entrée de jeu avec un Ed Macfarlane en grande forme comme s’il avait une revanche à prendre avec la capitale. Si vous n’êtes pas convaincu par leurs CD, allez les voir sur scène, car c’est là qu’ils prennent toute leur mesure. Les percussions sont à l’honneur. Parfois il y a deux batteurs sur scène. En arrière-plan les cuivres et sur le côté gauche l’autre trublion du groupe, le guitariste Edd Gibson qui lui aussi fait le show. Friendly Fires c’est tout simplement de la dynamite sur scène, un mélange de LCD Soundsystem , de Radio 4 et d’Infadels. Au bout de quelques morceaux, en début de set, Macfarlane descend dans le public et la cela devient terrifiant de le voir onduler et chahuter par la foule qui se resserre autour de lui, il viendra même faire un tour à nos côtés. Alors oui un début de concert de folie qui va carrément nous achever, difficile en effet de suivre le rythme effréné de Ed Macfarlane. Voila on aura droit Lovesick ou bien alors Paris parmi d’autres titres. Après 1 rappel et 57 minutes de concert c’est la fin de la soirée. Autant dire qu’on est crevé tout simplement.